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Publié : 23 novembre 2012

Le moulin de Boysède

Contemporain de l’abbaye de Sainte Marie d’Orbieu à Lagrasse - Aude (fin du VIII° siècle).

Charlemagne, en personne, aurait donné cet emplacement à l’architecte Robert, son "Magister Lapidorum", pour y construire un moulin.

Or Robert fut tué au siège de Narbonne quelques temps après.

Profitant de ce malheur, Synifred, abbé du monastère, confisqua le moulin et emprisonna la veuve es ses deux fils.

Dès qu’il apprit ce forfait, l’Empereur, soulevé de colère, accourut à l’abbaye et trancha la tête de Synifred : L’empereur à la barbe fleurie voulut démontrer par cette justice exemplaire et cruelle qu’il était le chevaleresque et impérial défenseur de la veuve et de l’orphelin. L’épisode du moulin est conté dans un manuscrit se trouvant à la Bibliothèque Nationale "Gesta Karoli Magni".

Histoire fabuleuse de la fondation du monastère par Charlemegne, il en existe trois copies dont une en langue romane : " ... am la grassa de Dieu adjudam, acabarey la obra, mais que per la vostra bontat, seynher, quen donetz un loc ou puesque far un moli. Hon lo voletz ? sa dit Karles, Seynher, sa dix Robert, aissi prob de Boyssedo...".

Au cours des siècles, le moulin servit à l’Abbaye et aux habitants de la région. Il fonctionna avec des fortunes diverses mais sans jamais cesser.

Dans les années 1870, il fut transformé de moulin farinier en usine à plâtre.

En 1919, Eugène Poudou et son épouse Henriette Marty s’y installèrent pour construire des récepteurs radio, la T.S.F. de l’époque. Il s’agissait de capter les premières émissions à partir de la Tour Eiffel, sur 3000 mètres de longueur d’onde.

Cette activité fut poursuivie jusqu’en 1970.

E 1947, les enfants d’Eugène et d’Henriette transformèrent le rucher familial en exploitation professionnelle, profitant de la riche flore des garrigues et maquis des Corbières sauvages et de la proximité des Pyrénées pour les transhumances d’été.

Quant au moulin, il tourne toujours : production d’électricité domestique, arrosage, extraction de l’huile d’olive (production familiale).

Ainsi le murmure de l’eau se fait entendre depuis plus de mille ans sous la voûte ancestrale, murmure que les meuniers des temps passés confondaient avec les conciliabiles des "Mitounes", ces fées lavandières à la beauté ensorceleuse qui, au clair de lune, lavent leur linge arachnéen en le frappant à l’aide d’un battoir en or.

Geneviève et H.J. Poudou vous recevront au moulin tous les jours, dimanches et fêtes. Ils vous parleront de ses légendes, des merveilleuses fleurs des garrigues et maquis sauvages. Vous dégusterez les divers miels. Vente et expéditions.